Ah l'amour ! L'amour qui nous fait vivre et nous rend fous... Yousri Nasrallah, avec une grâce toute orientale, déroule son ode à la sensualité et aux tourments de la femme, dans "Femmes du Caire", titre extrêmement mal choisi pour traduire le titre arabe, qui signifie "Shéhérazade, conte moi ton histoire".
À la fois manifeste politique et social, mise en scène du monde des médias, et série de portraits vifs et émouvants, ce film vaut la peine d'être vu. On y trouve un mélange de modernité et d'effets "passés", un peu comme une photo des années 1970 dans un appart' design. Autant dans les différences entre les personnages présentés, que dans la réalisation : on passe d'un générique métaphorique très "nouvelle cuisine", aux images de la télé égyptienne avec tous les parasites et les défauts d'image qu'on peut imaginer. L'atmosphère est très travaillée, avec un emboîtement des histoires, mais aussi des prises de vues : on observe les personnages à travers une grille, par le regard d'une caméra de surveillance, dans le reflet d'une vitre. Autant de méandres qui nous font plonger dans la fiction, puis nous renvoient à nous même.
Doit-on pour autant assimiler ce film à du mélo ? Je n'en suis pas sûre. Quelques scènes très trash nous rappellent la réalité du sujet. Et les personnages sont trop dignes pour tomber dans le pathos.
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