dimanche 28 février 2010

Humour et démocratie

L'UMP et le parti socialiste semblent avoir décidé de redonner le sourire aux Français, par ces temps de crise. Après le mémorable "lip dub" de l'UMP, voici un message du PS qui va porter...

La video

lundi 22 février 2010

Invictus / Disgrace - 1st round

    A quelques mois d'intervalles, 2 films sont sortis, concernant l'Afrique du Sud post-apartheid (= post 1990). A première vue, les affiches ne promettent rien de très surprenant : un blanc, un noir, des gens qui ne se regardent pas, le noir dans une position proéminente.


Si on observe les images d'un peu plus près, on constate que :
  • du côté de Invictus, les gens sourient et ont l'air heureux. Alors que du côté de Disgrace, ça ne rigole pas. C'est à peu près l'état dans lequel cherche à vous mettre chaque film ?
  • Autre remarque, les deux titres sont à l'opposé l'un de l'autre : en latin, "invictus" signifie invaincu, voire invincible. Disgrace au contraire évoque la défaite et le chute, la fin de "l'état de grâce". On commence à entrer dans le vif du sujet.
  • Enfin au 3ème plan, on trouve des drapeaux, avec un foule en délire, versus... une femme devant une ferme. À gauche les personnages se tournent le dos mais regardent dans la même direction. à droite les regards de chacun sont lourds d'arrières-pensées, aucun ne regarde la même personne, et le spectateur est directement pris à partie par le regard du noir. Ça y est on a compris, d'un côté c'est de la propagande en faveur d'un idéal national humaniste et fédérateur, de l'autre un film qui traite des relations humaines, ancré dans la réalité (la nôtre).
    Cet aspect est renforcé par la source d'inspiration de chacune des oeuvres : pour Invictus il s'agit d'un poème de William Ernest Henley, poème paraît-il préféré de Nelson Mandela, dont le "maître vers" est : I am the captain of my soul. Pour Disgrace, il s'agit du best-seller de Coetzee, dont la clé serait un vers du poète Yeats : That is no country for old men. Là où Clint s'est accordé une épopée bien pensante à l'américaine, incarnée par des (super)héros (inter)nationaux, Steve parle de du changement et de la violence, par le biais du vécu des personnages.

    Malgré la banalité des codes (l'obésité des ficelles ?) utilisés pour l'affiche d'Invictus, un mauvais point pour celle de Disgrace ne permet pas de la nommer gagnante de ce 1er round : que dire du kitsch du coucher de soleil, de la fadeur du sous-titre "peut-on échapper à ses démons ?", ou de la platitude du jeu de regards ?

On regrette que la version anglosaxonne n'aie pas été retenue :
























Résultat du 1er round : égalité.
La suite quand j'aurai vu Invictus...

jeudi 18 février 2010

Il y a un trou ouvert à la pioche dans le mur d'en face

Ce soir, c'est la fête. Je vais au carnaval. Il y aura un concert, on va sûrement danser ! Metro. Changement. Re-metro. À la sortie je prends la rue dans le mauvais sens. Demi-tour, jusqu'au no 26. C'est marrant, il y a des planches aux fenêtres, on ne se douterait pas qu'il y a un bar ici. Et où sont les foules du carnaval ? je suis trop en retard, une fois de plus...

Je pousse la porte. J'entre. Je lève les yeux. Il y a un trou ouvert à la pioche dans le mur en face.
Le contre-plaqué pendouille un peu dans l'ouverture. C'est la communication avec la pièce du fond. Des traces de fléchettes à côté du passage. À gauche, un zinc dont les reflets sont aussi douteux que ceux des cheveux du barman. Trois loubards en blouson de cuir me regardent entrer. A part un sofa miteux, la salle est vide.
Avec mon plus bel air dégagé, je commande une bière. Le type n'a pas l'air de bien comprendre (ce que je fais là), mais il me concède quand même une Kro tiédasse.

"Hey, Clem's ! on est là !" Dans un coin, 1 pote, 1 de ses potes, et 1 pote du pote de ma pote illuminent ma journée. C'est en leur souriant que je réalise à quel point les zygomatiques peuvent être sensibles au stress. Résultat mon sourire est un peu de travers. Mais ils ne s'en formalisent pas, et m'emmènent à l'étage. La salle est pleine. De foule, de fumée, de fumette. Comme l'odeur de sueur devient un peu entêtante à l'arrière, nous nous approchons des 3 musiciens "de rue" qui jouent du banjo de la guitare et du synthé. Le guitariste déclame un poème d'Artaud. La salle aboie en réponse (le poème s'appelle Dieu le chien).

"Allez, faites pas les timides, venez devant !" Je suis les autres qui vont s'asseoir au premier rang. Bien calée entre DéDé Gros Bras et Maria la blafarde, j'observe avec attendrissement la petite fille de 6 ans qui danse avec son ballon en forme de coeur et les capsules de bière qu'elle a ramassées par terre. Une jeune femme succède aux musiciens et se met à chanter à pleine voix des hymnes anarchistes. L'assemblée participe. Une fille raconte que la personne à qui elle a confié son sac est partie avec, ne laissant qu'un économe...

jeudi 11 février 2010

Instant d'hiver à Bruxelles

Si c'était une couleur : entre gris clair et gris foncé
Si c'était une odeur : la friture
Si c'était un moyen de transport : le tram
Si c'était un temps : le ciel Magritte
Si c'était une manière d'être : le désordre urbanistique

Si c'était... Bruxelles ?