Coup sur coup, on apprend qu'une idée tue, que le remords vous rappelle toujours à la réalité plus sûrement qu'une toupie, que les gens sont quand-mêmes vachement plus intéressants en vrai avec leur part de mystère que tout fabriqués dans nos rêves. Avec un petit suspens quand ils (et nous) essaient(yons) de se (nous) réveiller.
Dans Matrix, il y avait une certaine cohérence dans l'architecture du monde, là on passe d'une sĥère à l'autre à la convenance du réalisateur : quelle différence entre les limbes et les rêves ? Dans Shutter Island il y avait une performance d'acteur avec une réelle ambiguïté concernant la santé mentale de Di Caprio. Là notre brave blondinet disparaît totalement derrière les effets à outrance de son univers. Le film s'attarde sur des moments sans importance : le saucissonage dans l'ascenseur supposé ne durer que quelques mn, et néglige de développer certaines trouvailles : comment l'architecte influence-t-elle la forme prise par les rêves ? Et que dire de la violence des morts à répétition, pendant toute la durée du film ?
L'architecture des rêves est grandiose. On ne peut s'empêcher de comparer Nolan et Cobb : le cinéaste est lui aussi architecte, explorateur, enquêteur, avec son style, ses obsessions et ses erreurs. Le cinéaste chercherait-il alors à nous implanter son idée dans la tête ? Le réalisateur se trouve-t-il comme dans le rêve, dans une sphère de "création pure" ? Mais bien que l'histoire se développe selon les règles de la réthorique : en trois parties, un brin d'esprit de synthèse aurait été le bienvenu.
Qu'en pensez-vous ?